L’APPROCHE DE L’HIVER
Déjà notre bosquet se fane, ses ornements tombent,
Parmi les buissons dénudés bruissent des feuilles jaunies,
Plus de labyrinthes de roses, et au milieu des senteurs embaumées
Ne souffle plus le zéphyr.
Plus de symphonies entre les vertes tonnelles,
La tourterelle ne chante plus, et le lit du ruisseau
Ombragé par les saules ne sent plus la violette,
Des herbes grossières brisent le miroir de ses eaux.
Des ténèbres muettes enveloppent tristement les cimes,
Sur le thyrse de la vigne ne sourit plus la grappe.
Ici naguère retentissaient les chants de la joie,
Maintenant tout est triste et déserte.
Tout n’est que vain mirage sous ce ciel,
Tout se fane comme le myosotis.
Peu à peu les fleurons de ma couronne tombent,
Mon beau printemps m’abandonne; à peine mes lèvres
Auront go?té son nectar, à peine ai-je cueilli
Quelques-unes de ses fleurs tendres.
Mon merveilleux âge m’abandonne et ne reviendra pas
Aucun printemps ne pourra me le rendre;
Mes yeux clos ne pourront plus être charmés
Par les sourcils bruns de ma Lolli.
Berzsenyi Dániel.
(1804 après)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire