Les poètes Français traduit en Hongrois. Linda et Tebinfea-Francia költök magyarra fordított

Français poètes. Francia költők.

mardi 18 octobre 2011

Sur la route de San Romano.

Sur la route de San Romano.



La poésie se fait dans un lit comme l’amour

Ses draps défaits sont l’aurore des choses

La poésie se fait dans les bois



Elle a l’espace qu’il lui faut

Pas celui-ci mais l’autre que conditionnent



L’oeil du milan

La rosée sur une prêle

Le souvenir d’une bouteille de Traminer embuée sur un plateau d’argent

Une haute verge de tourmaline sur la mer

Et la route de l’aventure mentale

Qui monte à pic

Une halte elle s’embroussaille aussitôt



Cela ne se crie pas sur les toits

Il est inconvenant de laisser la porte ouverte

Ou d’appeler des témoins



Les bancs de poisson les haies de mésanges

Les rails à l’entrée d’une grande gare

Les reflets des deux rives

Les sillons dans le pain

Les bulles du ruisseau

Les jours du calendrier

Le millepertuis



L’acte d’amour et l’acte de poésie

Sont incompatibles

Avec la lecture du journal à haute voix



Le sens du rayon de soleil

La lueur bleue qui relie les coups de hache du bucheron

Le fil du cerf-volant en forme de coeur ou de nasse

Le battement en mesure de la queue des castors

La diligence de l’éclair

Le jet des dragées du haut des vieilles marches

L’avalanche



La chambre aux prestiges

Non messieurs ce n’est pas la huitième Chambre

Ni les vapeurs de la chambrée un dimanche soir



Les figures de danse éxecutées en transparence au-dessus des mares

La délimitation contre un mur d’un corps de femme au lancer de poignards

Les volutes claires de la fumée

Les boucles de tes cheveux

La courbe de l’éponge des Philippines

Les lacets du serpent corail

L’entrée du lierre dans les ruines

Elle a tout le temps devant elle



L’étreinte poétique comme l’étreinte de chair

Tant qu’elle dure

Défend toute échappée sur la misère du monde.


André Breton.

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