Les poètes Français traduit en Hongrois. Linda et Tebinfea-Francia költök magyarra fordított

Français poètes. Francia költők.

mardi 18 octobre 2011

>À la santé du serpent.

À la santé du serpent.

I

Je chante la chaleur à visage de nouveau-né, la chaleur désespérée.



II

Au tour du pain de rompre l’homme, d’être la beauté du point du jour.



III

Celui qui se fie au tournesol ne méditera pas dans la maison. Toutes les pensées de l’amour deviendront ses pensées.



IV

Dans la boucle de l’hirondelle un orage s’informe, un jardin se construit.



V

Il y aura toujours une goutte d’eau pour durer plus que le soleil sans que l’ascendant du soleil soit ébranlé.



VI

Produis ce que la connaissance veut garder secret, la connaissance au cent passages.



VII

Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.



VIII

Combien durera ce manque de l’homme mourant au centre de la création parce que la création l’a congédié?



IX

Chaque maison était une saison. La ville ainsi se répétait. Tous les habitants ensemble ne connaissaient que l’hiver, malgré leur chair réchauffée, malgré le jour qui ne s’en allait pas.



X

Tu es dans ton essence constamment poète, constamment au zénith de ton amour, constamment avide de vérité et de justice. C’est sans doute un mal nécessaire que tu ne puisses l’être assidument dans ta conscience.



XI

Tu feras de l’âme qui n’existe pas un homme meilleur qu’elle.



XII

Regarde l’image téméraire où se baigne ton pays, ce plaisir qui t’a longtemps fui.



XIII

Nombreux sont ceux qui attendent que l’écueil les soulève, que le but les franchisse, pour se définir.



XIV

Remercie celui qui ne prend pas souci de ton remords. Tu es son égal.



XV

Les larmes méprisent leur confident.



XVI

Il reste une profondeur mesurable là où le sable subjugue la destinée.



XVII

Mon amour, peu importe que je sois né: tu deviens visible à la place où je disparais.



XVIII

Pouvoir marcher, sans tromper l’oiseau, du coeur de l’arbre à l’extase du fruit.



XIX

Ce qui t’accueille à travers le plaisir n’est que la gratitude mercenaire du souvenir. La présence que tu as choisie ne délivre pas d’adieu.



XX

Ne te courbe que pour aimer. Si tu meurs, tu aimes encore.



XXI

Les ténèbres que t’infuses sont régies par la luxure de ton ascendant solaire.



XXII

Néglige ceux aux yeux de qui l’homme passe pour n’être qu’une étape de la couleur sur le dos tourmenté de la terre. Qu’ils dévident leur longue remonstrance. L’encre du tisonnier et la rougeur du nuage ne font qu’un.



XXIII

Il n’est pas digne du poète de mystifier l’agneau, d’investir sa laine.



XXIV

Si nous habitons un éclair, il est le coeur de l’éternel.



XXV

Yeux qui, croyant inventer le jour, avez éveillé le vent, que puis-je pour vous, je suis l’oubli.



XXVI

La poèsie est de toutes les eaux claire celle qui s’attarde le moins aux reflets de ses ponts.

Poèsie, la vie future à l’intérieur de l’homme requalifié.



XXVII

Une rose pour qu’il pleuve. Au terme d’innombrables années, c’est ton souhait.



René Char.

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