D'une fontaine.
Cette fontaine est froide, et son eau doux-coulante,
A la couleur d'argent, semble parler d'Amour ;
Un herbage mollet reverdit tout autour,
Et les aunes font ombre à la chaleur brulante.
Le fueillage obeyt à Zephyr qui l'évante,
Souspirant, amoureux, en ce plaisant séjour ;
Le soleil clair de flame est au milieu du jour,
Et la terre se fend de l'ardeur violante.
Passant, par le travail du long chemin lassé,
Brulé de la chaleur et de la soif pressé,
Arreste en cette place où ton bonheur te maine ;
L'agréable repos ton corps delassera,
L'ombrage et le vent frais ton ardeur chassera,
Et ta soif se perdra dans l'eau de la fontaine.
Philippe Desportes.
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