dimanche 26 janvier 2014
Quand la lune apparaît.
Quand la lune apparaît.
Quand la lune apparaît dans la brume des plaines,
Quand l'ombre émue a l'air de retrouver la voix,
Lorsque le soir emplit de frissons et d'haleines
Les pâles ténèbres des bois,
Quand le bœuf rentre avec sa clochette sonore,
Pareil au vieux poète, accablé, triste et beau,
Dont la pensée au fond de l'ombre tinte encore
Devant la porte du tombeau ;
Si tu veux, nous irons errer dans les vallées,
Nous marcherons dans l'herbe à pas silencieux,
Et nous regarderons les voutes étoilées.
C'est dans les champs qu'on voit les cieux.
Nous nous promènerons dans les campagnes vertes ;
Nous pencherons, pleurant ce qui s'évanouit,
Nos âmes ici-bas par le malheur ouvertes
Sur les fleurs qui s'ouvrent la nuit !
Nous parlerons tout bas des choses infinies.
Tout est grand, tout est doux, quoique tout soit obscur.
Nous ouvrirons nos cœurs aux sombres harmonies
Qui tombent du profond azur.
C'est l'heure où l'astre brille, où rayonnent les femmes.
Ta beauté vague et pâle éblouira mes yeux.
Rêveurs, nous mêlerons le trouble de nos âmes
A la sérénité des cieux.
La calme et sombre nuit ne fait qu'une prière
De toutes les rumeurs de la nuit et du jour ;
Nous, de tous les tourments de cette vie amère
Nous ne ferons que de l'amour !
Victor Hugo.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire