Les poètes Français traduit en Hongrois. Linda et Tebinfea-Francia költök magyarra fordított

Français poètes. Francia költők.

jeudi 27 octobre 2011

La jeune Tarentine.

La jeune Tarentine.


Pleurez, doux alcyons! ô vous, oiseaux sacrés!
Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez!

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine!
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine:
Là, l’hymen, les chansons, les flûtes, lentement
Devaient la reconduire au seuil de son amant.
Une clef vigilante a, pour cette journée,
Dans le cèdre enfermé sa robe d’hyménée,
Et l’or dont au festin ses bras seraient parés,
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans les voiles
L’enveloppe. Étonnée et loin des matelots,
Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.

Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine!
Son beau corps a roulé sous la vague marine.
Thétis, les yeux en pleurs, dans le creux d’un rocher
Aux monstres dévorants eut soin de le cacher.
Par ses ordres bientôt les belles Néréides
L’élèvent au-dessus des demeures humides,
Le portent au rivage, et dans ce monument
L’ont au cap du Zéphyr déposé mollement;
Puis de loin, à grand cris appelant leurs compagnes,
Et les nymphes des bois, des sources, des montagnes,
Toutes, frappant leurs seins et traînant un long deuil,
Répétèrent, hélas! autour de son cercueil:

„Hélas! chez ton amant tu n’est point ramenée,
Tu n’as point revêtu ta robe d’hyménée,
L’or autour de tes bras n’a point serré des noeuds,
Les doux parfums n’ont point coulé sur tes cheveux.”


André Chénier.

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