mercredi 9 novembre 2011

Adieu, doux amis.

Adieu, doux amis.

Oncques mon cœur ne sentit
Si dure douleur,
Comm’ quand je me départis
De ma douce amour.
Mais ce me rendit vigueur
Qu’elle vis à vis
Me dit par très grand douceur :
Adieu, doux amis.


De ce mot, quant je l’ouïs,
La douce saveur
Fut empreinte et fit emmi
Mon cœur son séjour.
Lors ma dame au cointe atour
Écrit, ce m’est vis,
De sa belle bouche entour :
Adieu, doux amis.

Si ne quiers autre merci
De mon doux labeur :
Car j’ai cent joies en mi
Pour une tristeur.
Quand la souveraine fleur
Du monde et le prix,
Veut que je porte en s’honneur :
Adieu, doux amis.

Guillaume de Machaut

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